"Quelqu'un qu'on aime", de Séverine Vidal ♥

Genre: Jeunesse

Edition: Sarbacane

Sortie: 26 Août 2015

205 pages

"Il y repensera en regardant cette photo, qu'il gardera toujours, pliée en deux, dans son portefeuille. Il y repensera quand il aura l'impression bizarre que ce moment n'est jamais arrivé. C'est le présent qui est fragile ; il disparaît, il n'existe pas. […] Il voudrait garder ce moment, le retenir. Mais il ne peut pas, le présent file et c'est comme ça, alors Luke serre la main de Gary, falaise fragile qui attend, en retenant son souffle, le prochain tremblement de terre."

"Matt et son grand-père Gary partent à la poursuite des souvenirs sur les routes de l'Ouest américain.

Embarquez dans un road trip pour partager les destins d'une véritable "famille de route".
Des histoires atypiques, des personnages terriblement attachants, des générations qui se croisent...

... pour un roman bouleversant."

                                 

ATTENTION: Si vous n'aimez pas les road-trip, ce roman est tout de même fait pour vous. Je ne suis pas forcément attirée par ce genre de livres, et pourtant..

Aujourd’hui, je vous parle d’un livre qui a vraiment été une surprise pour moi. Je pensais bien l’aimer mais je ne pensais pas qu’il allait me prendre aux tripes comme il l’a fait. J’ai même hésité à l’emprunter à la bibliothèque lorsque je me suis retrouvée nez à nez avec lui -ouioui j’avais juste mon sac de cours et sachant que j’empruntais d’autres livres je ne voulais pas qu’il soit trop lourd haha- ; et bien  franchement je n’ai absolument pas fait d’erreur en l'empruntant, au contraire.

Matt ne pensait pas, en organisant ce voyage, qu’il allait se retrouver avec une petite fille dans les bras, SA fille dont il ne connaissait pas encore l’existence la veille. Et pourtant il décide tout de même de partir et avec elle ; parce que ce voyage, pour lui, c’est important. Gary, son grand-père qu’il aime tant, est atteint d’Alzheimer et souhaite revenir aux endroits qu’ils l’ont marqués, notamment dans sa jeunesse avec la folie « Pat Boone ». Et puis, à ce road-trip va s’ajouter deux voyageurs inattendus..

En ouvrant ce livre, je ne m'attendais absolument pas à recevoir un tel vent de fraicheur, d'espoir, d'amitié, et d'amour au visage.

Dès la première page, Séverine Vidal vous embarque dans sa si jolie et si agréable écriture; vous vous sentez tout de suite dans un cocon; pendant cette lecture je me sentais bien, comme si ces personnages et cette histoire m'appartenaient; comme si j'étais finalement avec eux. J'avais l'impression de faire partie du voyage et de cette quête, qui n'est finalement pas seulement celle d'un crooner mais de la vie malgré la maladie.

L’atout de ce roman, c’est la qualité des personnages, leur réalisme mais aussi leur sensibilité, leur caractère, leur profondeur. Alors qu’ils ne se connaissent que depuis peu, Matt, Gary, Amber, Antonia, et Luke ne forment pas qu’une équipe ; comme ils le disent si bien, ils forment une famille.

La maladie de Gary, bien qu’omniprésente tout au long du roman parce que nous la connaissons et parce que nous avons peur qu’elle refasse surface à tout moment, n’amène pas le lecteur dans un registre pathétique. Même si cette maladie renforce le fait que ce roman soit hyper touchant, ce roman ne va pas vous rendre triste, bien au contraire.

Je ne peux même pas vous décrire le sentiment que j’ai eu pendant la lecture de ce roman ; rien que pour ce point, j’ai envie de m’y remettre tout de suite ! Malgré la dureté du thème - puisqu’il s’agit tout de même d’un homme qui risque de tout oublier à tout moment, et de ne pas se rendre compte de ce qu’il fait -, à part à quelques moments lorsque la maladie refaisait surface, j’ai ressenti un sentiment agréable. Un sentiment de bien-être, surtout grâce à ces personnages si adorables, si attachants. Il n’y’a pas un seul personnage que je n’ai pas aimé ; que ce soit Matt, ce jeune homme qui apprend à être père si tôt ; Gary, ce grand-père atteint d’une maladie mais qui est tellement drôle et attentionné ; Amber, la petite fille, qui apporte une touche d’innocence et de naïveté ; Antonia, cette jeune femme qui fait si attention aux autres et qui cherche le bonheur malgré ce qu’elle a vécu ; Luke, qui cache de très lourds secrets et qui finalement, est capable d’aimer malgré les déceptions qu’il a ressenti. Toutes ces personnages sont tellement différents, mais ont certains points communs qu’ils les réunissent ; ils veulent s’évader, fuir leur vie, tout recommencer, s’enfuir de la réalité, et être enfin capables d’aimer ou bien de (re)aimer.

Ce roman n’a déjà pas énormément de pages, mais en plus il se dévore clairement. J’ai ressenti l’envie de faire traîner les pages ce qui est rare pour ma part. Je n’avais pas envie de le finir, et je n’ai d’ailleurs pas réussi à recommencer de livre depuis. Je pourrais, pour cela, peut-être le qualifier de coup de cœur.

Et puis, en le lisant, j’ai eu l’impression de voyager. Sans descriptions trop longues et inutiles mais avec des précisions claires, Séverine Vidal réussi à vous créer tout un petit univers avec une plume légère mais très jolie. Même si elle emploi des mots simples, elle a quelque chose qui fait que son écriture vous prenne aux tripes.

Ce road-trip, en plus d’être un voyage pour accompagner Gary tout au long de sa maladie, permet à Matt d’enfin connaître sa fille, à Luke d’apaiser la colère qui le ronge, et à Antonia de retrouver la jeune femme qu’elle était il y’a quelques mois plus tôt et qu’elle a perdue à cause d’une histoire douloureuse.

Je vous conseille vraiment ce livre qui est une petite merveille ; si vous avez un coup de blues, ouvrez-le et plongez-vous dedans ; vous allez très vite, sans vous en rendre compte, être emportés, transportés et bercés.

Un livre qui est un petit bijou !