"Les stagiaires", de Samantha Bailly.

"Au fond, c’est de la magie. Une succession de mots et d’images, qui vont provoquer des émotions, changer des trajectoires. La preuve, je suis ici aujourd’hui. Parce que j’ai grandi avec cette passion au cœur, le plaisir de lire jusqu’à pas d’heure, jusqu’à ce que mes yeux se ferment malgré moi. Et du coup, jeune adulte, je suis aimantée vers la fiction, vers ceux qui la créent."

J’ai entendu beaucoup de bien sur ce livre, il a été le coup de cœur de nombreuses personnes, j’avais donc hâte de me plonger dedans.

Pour moi, Les stagiaires de Samantha Bailly, c’est l’histoire de plusieurs destins qui se croisent, et surtout celui d’Ophélie et d’Arthur. Ophélie est forte, libre, indépendante ; elle quitte Rennes, son copain, son petit appartement et son chat pour rejoindre Paris et accéder au stage dont elle rêve chez Pyxis. Arthur, lui, obtient tout ce qu’il veut facilement, que ce soit l’argent, le travail, ou les filles ; ce stage chez Pyxis n’est pas au goût de ses parents car il ne rapporte pas assez et ne porte pas un nom assez prestigieux.

Ce roman m’a vraiment déçu. Le début était très prenant notamment le départ d’Ophélie, sa nouvelle vie, son envie de changement, son courage face à l’inconnu et la difficulté de subvenir à ses besoins. Chaque chapitre alterne des points de vue différents et les destins de ses deux personnages se croisent à l’aide de détails très significatifs mais qui ne sont pas restés tout au long du roman, ce qui est assez décevant.

Mais ce qui m’a le plus dérangé c’est que tout au long du récit, j’étais dans l’attente, dans l’attente qu’il se passe quelque chose d’intéressant, de renversant et de bouleversant. Rien de cela ne s’est passé : ce récit est en faite une description de l’entreprise et plus particulièrement des stagiaires, et malgré la réalité très présente, je n’ai pas trouvé qu’il se passait assez de choses et qu’on assistait finalement à beaucoup d’états d’âmes parfois chancelants, pas très utiles et un peu répétitifs; la difficulté des jeunes à trouver un travail nous concerne plus que tout, mais cela n’a pas assez été exploité pour laisser place à des petites amourettes et à des personnages qui ne savent finalement pas ce qu’ils veulent sentimentalement.

Ce qui m’a plu, c’est la réalité du récit renforcée par des petits détails qui font pourtant toute la différence, les discussions sur Communicator par exemple. J’ai aussi beaucoup aimé les paroles de chansons glissées avant chaque chapitre qui avaient toujours un rapport avec celui-ci et l’alternation des points de vue.

Je me suis attachée à quelques personnages comme Agathe, cette jeune femme très forte que personne n’aide vraiment et qui pourtant s’en sort très bien et qui est très indépendante ; je me suis moins attachée à Arthur qui avait parfois des comportements inacceptables et qui m’agaçaient alors qu’il aurait pu être beaucoup moins antipathique et alors qu’il a tout pour lui permettre de réussir.

En bref, j’ai passé une bonne lecture mais sans plus ; je n’ai pas ressenti cette petite étincelle, cette envie de lire la suite et de ne plus lâcher ce roman. J’ai cependant beaucoup aimé la plume de Samantha Bailly qui est très jolie !

"Les personnes sont des vagues ; oui, c’est ça. Il y a celles qu’on voit frémir à l’horizon, celles qui nous touchent puis se rétractent, celles qui nous font couler... et celles qui nous portent."